Face à l’impératif climatique et à la nécessité de diminuer notre utilisation d’énergie, le gouvernement français a mis en place un plan d’économie d’énergie visant à réduire de 10% la consommation énergétique d’ici 2024. Un des domaines clés pour atteindre ce but est l’industrie, qui constitue 25% de la consommation d’énergie nationale et 18% des émissions de gaz à effet de serre. Dans un contexte économique international chamboulé par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, accroître l’efficacité énergétique dans l’industrie devient une priorité pour diminuer les coûts de production, satisfaire les demandes des clients et se plier aux contraintes réglementaires. Dans cet article, nous examinerons les diverses stratégies d’efficacité énergétique et de décarbonation industrielle, ainsi que les conseils pratiques pour réussir dans cette démarche et maximiser les économies d’énergie et de coûts.
Enjeux et avantages de l’efficacité énergétique en industrie
L’efficacité énergétique en industrie revêt une importance capitale pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. Ensuite, cela permet de diminuer le budget énergie des entreprises, ce qui a un impact positif sur leur rentabilité et leur compétitivité.
L’amélioration de l’efficacité énergétique contribue également à l’indépendance énergétique de la France, en réduisant sa dépendance aux importations d’énergie. De plus, cela permet de réduire la facture énergétique globale du pays et d’améliorer son empreinte carbone.
Les enjeux principaux lié à l »énergie en France incluent la réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre), la baisse du budget énergie et l’indépendance énergétique de la France. Les entreprises ont intérêt à s’engager dans la décarbonation industrielle pour améliorer leur efficacité énergétique de 20% d’ici 2030, conformément à la loi de transition énergétique.
Enfin, prendre en compte les évolutions réglementaires en matière d’efficacité énergétique est essentiel pour anticiper les contraintes légales et éviter les sanctions. Les entreprises de plus de 250 salariés sont tenues de réaliser un audit énergétique tous les 4 ans, conformément à la directive européenne 2012/27/UE.
Diagnostic et audit énergétique
Pour améliorer l’efficacité énergétique d’une installation industrielle, il est primordial de réaliser un audit énergétique. Celui-ci permet de déterminer les travaux à mener et les besoins en énergie, ainsi que d’identifier les postes les plus énergivores.
L’audit énergétique passe également par le comptage et le sous-comptage des consommations énergétiques, afin de disposer d’une vision précise et détaillée des dépenses énergétiques de l’entreprise. Un système de management de l’énergie, comme celui proposé par la norme ISO 50001, permet une amélioration continue de l’efficacité énergétique et peut être un outil de communication pour démontrer le caractère responsable et innovant de l’entreprise.
La mise en place d’un référent énergie au sein de l’entreprise peut également faciliter la coordination des acteurs et la mise en œuvre de la stratégie d’amélioration de la performance énergétique.
Mise en place de solutions pratiques pour améliorer l’efficacité énergétique
Plusieurs solutions peuvent être mises en place pour améliorer l’efficacité énergétique d’une installation industrielle. Parmi elles, on peut citer la récupération de chaleur, qui permet de réutiliser la chaleur produite par certains processus pour chauffer d’autres espaces ou alimenter d’autres équipements. L’isolation de points singuliers, tels que les points de perte de chaleur ou de forte consommation, est également un moyen efficace d’améliorer l’efficacité énergétique. De même, la variation électronique de vitesse permet de réduire la consommation d’énergie des moteurs électriques en adaptant leur vitesse aux besoins réels.
Dans l’industrie, au niveaux des machines, plusieurs équipements sont de grands consommateurs d’énergie. Les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC), par exemple, peuvent voir leur consommation d’énergie considérablement réduite grâce à l’optimisation de leur rendement, à l’amélioration de l’isolation et à l’utilisation de contrôles automatisés. De même, l’éclairage, qui représente une part importante de la consommation d’énergie, peut être amélioré en passant à des technologies plus efficaces, comme les LED, et en utilisant des systèmes de contrôle d’éclairage.
L’équipement de production, y compris les machines-outils, les presses, les fours et les convoyeurs, nécessite également une attention particulière. Un entretien régulier, l’optimisation du processus de production et l’investissement dans des équipements plus efficaces peuvent aider à réduire leur consommation d’énergie.
Les systèmes de compression d’air, couramment utilisés mais souvent inefficaces, peuvent bénéficier de systèmes de gestion de l’air comprimé et de l’utilisation de compresseurs à vitesse variable. Les procédés de réfrigération et de congélation, en particulier dans les industries alimentaires et chimiques, peuvent être optimisés grâce à une isolation appropriée et à l’utilisation de technologies de réfrigération plus efficaces.
Enfin, dans le contexte des moteurs industriels, l’utilisation de motoréducteurs, qui utilisent un système d’engrenages pour réduire la vitesse de sortie d’un moteur tout en augmentant le couple, peut être particulièrement bénéfique. Ces moteurs à haut rendement, capables de convertir une plus grande proportion d’énergie électrique en énergie mécanique, peuvent réduire la consommation d’énergie de 10 à 40% par rapport aux modèles traditionnels. De plus, l’ajout de systèmes de contrôle intelligents, comme les variateurs de vitesse, permet d’ajuster la vitesse du moteur en fonction de la charge, économisant ainsi de l’énergie lorsque la pleine puissance n’est pas nécessaire. L’adoption de ces technologies peut donc contribuer à une réduction significative de la consommation d’énergie dans l’industrie.
Pour rappel, un motoréducteur est un dispositif mécanique qui combine un moteur électrique avec un réducteur de vitesse, ce qui permet de réduire la vitesse de rotation du moteur tout en augmentant le couple.
Le fait qu’un motoréducteur permette de consommer moins d’énergie dépend de l’application spécifique. Dans certains cas, un motoréducteur peut effectivement permettre d’économiser de l’énergie. Par exemple, si un moteur électrique doit fonctionner à une vitesse de rotation plus faible que sa vitesse nominale, l’utilisation d’un réducteur peut permettre de faire fonctionner le moteur à une vitesse plus élevée (plus proche de sa vitesse nominale), ce qui peut améliorer l’efficacité énergétique du système.
Cependant, il est important de noter que l’utilisation d’un motoréducteur introduit également des pertes mécaniques dues à la friction et à l’effet de l’engrenage dans le réducteur. Ces pertes peuvent réduire l’efficacité globale du système.
Financements et aides publiques pour l’amélioration de l’efficacité énergétique en industrie
Plusieurs dispositifs financiers sont disponibles pour aider les entreprises à améliorer leur efficacité énergétique. Parmi eux, on peut citer les Certificats d’économies d’énergie (CEE), le Fonds Chaleur de l’Ademe, le contrat de performance énergétique, le prêt écoénergie et le Plan France 2030. Les entreprises peuvent utiliser un simulateur en ligne pour savoir à quel montant elles peuvent prétendre pour le financement des opérations de chaleur renouvelable.
Ces aides permettent de financer tout ou partie des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique, rendant ainsi ces investissements plus attractifs pour les entreprises